1.2 Biographies

Jean-Pierre Perreault

Jean-Pierre Perreault (né le 16 février 1947 à Montréal et mort le 4 décembre 2002 à Montréal) est l’un des chorégraphes canadiens les plus connus. Ses œuvres de danse contemporaine, souvent composées de larges mouvements de groupe, sont généralement inspirées des œuvres de Sartre et de Kafka. Son œuvre la plus connue est Joe.

Sa rencontre avec Jeanne Renaud le conduit à la danse, alors que celle-ci fonde le Groupe de la Place Royale. Aussitôt, les événements s’enchaînent : il reçoit sa formation à l’école du Groupe et y danse à partir de 1967. En 1971, il en devient codirecteur artistique avec Peter Boneham et amorce une carrière de chorégraphe qui s’avérera des plus prolifiques. En 1981, l’artiste choisit de poursuivre une carrière indépendante. De 1969 à 1983, il effectue des voyages d’études en Europe, en Asie et en Afrique, séjours durant lesquels il s’intéresse tout particulièrement à l’architecture, aux arts sacrés ainsi qu’à l’influence du costume et de l’organisation sociale sur le vocabulaire de la danse. Pendant quelques années, il enseigne au Département de danse de l’Université du Québec à Montréal où il crée, en 1983, son œuvre la plus célèbre, Joe, qui connaît à chaque reprise un succès retentissant. En 1984, il fonde sa propre compagnie, la Fondation Jean-Pierre Perreault, dont la première production sera la première reprise de Joe avec des danseurs professionnels.

Loin de se limiter au seul univers de la danse, son apprentissage se fait auprès des artistes qui gravitent à l’époque autour du Groupe de la Place Royale. Cet entourage privilégié est à l’origine de son approche globale de la création, qui unit intrinsèquement chorégraphie, scénographie, éclairages, musique et costumes. Également un collaborateur de cette époque, l’artiste visuel Richard Purdy l’initie à la profondeur de champ et à la notion de point de fuite vers le lointain sur un plateau, ce qui devient un leitmotiv important dans toutes ses œuvres scéniques suivantes.

Aujourd’hui, on peut clairement parler d’un style Perreault, d’une danse qui s’ancre dans l’espace, qui s’inscrit profondément dans un lieu et produit en partie sa propre musique à travers des pas orchestrés en rythmiques complexes. Jean-Pierre Perreault crée un univers métaphorique et paradoxal où se côtoient l’intime et le social, le contemporain et l’intemporel, la fragilité et la force.

L’artiste aborde son processus chorégraphique par l’intermédiaire du dessin. Ayant accumulé un nombre impressionnant de travaux, il a été invité à exposer ses dessins en solo à New York, Anvers, Québec, Montréal, Glasgow et Stockholm.

À deux reprises, il crée des œuvres pour des compagnies de ballet. En 1991, le Cullbergbaletten de Suède lui commande une œuvre (Flykt) pour l’inauguration de la Maison de la danse de Stockholm et vingt ans plus tard, en 2001, Jean-Pierre Perreault crée The Comforts of Solitude, pour les 36 danseurs du Ballet national du Canada.

En 1990, l’artiste reçoit le prix Jean A. Chalmers de chorégraphie. En 1991, et à nouveau en 1993, la Fondation Jean-Pierre Perreault reçoit le Prix de reconnaissance, dans la catégorie danse, du Grand Prix du Conseil des arts de la Communauté urbaine de Montréal. En 1996, Jean-Pierre Perreault remporte le prix Jean A. Chalmers d’excellence en chorégraphie pour l’ensemble de son travail. Il reçoit le Grand Prix d’excellence 1999 du Conseil des arts de la Communauté urbaine de Montréal pour L’Exil-L’Oubli.

En 1993, la Fondation Jean-Pierre Perreault fait l’acquisition d’une ancienne église à l’angle de la rue Sherbrooke et de l’avenue De Lorimier à Montréal, afin d’y installer ses studios en permanence. La rénovation de ce bâtiment, chapeautée par l’architecte Pierre Thibault et Jean-Pierre Perreault, est terminée en 2001. Depuis janvier 2008, l’édifice Jean-Pierre-Perreault est administré par Circuit-Est centre chorégraphique et il est au service de l’ensemble de la communauté de la danse québécoise. Cet espace vital à la création témoigne à la fois de la vision de son fondateur et de l’effervescence de la danse québécoise, à laquelle l’artiste a largement contribué.

À l’automne 2002, un mois avant sa mort, Jean-Pierre Perreault reçoit les honneurs aux Prix du Gouverneur général du Canada. L’insigne d’officier de l’Ordre national du Québec lui est décerné à titre posthume le 23 juin 2004.

Le Fonds d’archives Jean-Pierre Perreault est maintenant conservé au Centre d’archives de Montréal de Bibliothèque et Archives nationales du Québec.

 

Liste des œuvres chorégraphiques de Jean-Pierre Perreault

Les Bessons (1972)
Trilogie III (1972)
Moustières (1972)
Continental (1973)
Les Bessons II (1973)
Galapagos (1974)
Monuments (1975)
100 000 Signes (1976)
Danse pour sept voix (1976)
Nouveaux Espaces (1976)
Vue parallèle (1977)
Nanti Malam (1977)
Dernière Paille (1977)
Les Dames aux vaches (1978)
Vent d’est (1979)
Pentagramme (1980)
Monumental Woman (1980)
Dernière Paille II (1980)
Dix minutes (1980)
Refrains: An Opera (1981)
Événement 42 (1981)
Parc JPP (1982)
Official Version: Red (1982)
Huit minutes (1982)
Calliope (1982)
Rodolphe (1983)
Joe (1983, spectacle étudiant ; 1984, version professionnelle ; 1989, 1991, 1994, 1996, 2004, reprises)
Joe et Rodolphe (1983)
Stella (1985)
The Highway ’86 Event (1986)
Nuit (1986)
Éva Naissance (1987)
Eldorado (1987)
Les Lieux-dits (1988)
Piazza (1988)
Orénoque (1990)
Flykt (1991)
Îles (1991)
Adieux (1993 ; cycle « Adieux »)
La Vita (1993 ; cycle « Adieux »)
Installation chorégraphique I :
L’Instinct (1994 ; cycle « Adieux »)
Eironos (1996 ; 1997)
Les Ombres dans ta tête (1996)
Les Années de pèlerinage (1996)
Les Éphémères 1997 (1997)
EMF (1999)
L’Exil-L’Oubli (1999)
The Comforts of Solitude (2001)
Les Ombres (2001)
Les Petites Sociétés (2003 ; oeuvre posthume)

 

Jean Gervais

Professeur retraité de l’École supérieure de théâtre de l’Université du Québec à Montréal, Jean Gervais œuvre depuis plus de vingt ans dans les domaines de la mise en scène, du décor et de l’éclairage. Auteur de deux livres sur l’histoire et la technique de l’éclairage au théâtre, il a conçu onze mises en scène, quinze scénographies, plusieurs textes dramatiques ainsi que près de 180 plans d’éclairage, dont plusieurs prévus pour des tournées mondiales de chorégraphes et de metteurs en scène reconnus. Il a participé à la conception du logiciel d’éclairage scénique Microlux.

Proche collaborateur de Perreault de 1980 à 1996, Jean Gervais a créé les éclairages de Pentagramme, Parc JPP, Joe, Stella, Nuit, Orénoque, Adieux, La Vita, Installation chorégraphique I : L’Instinct et Les Ombres dans ta tête.

Il a créé près de 200 éclairages pour la danse, l’opéra, la musique, la vidéo et le théâtre, plusieurs scénographies et mises en scène. Il a été l’un des premiers concepteurs au Québec à intégrer les nouvelles technologies dans son travail, de la création à la représentation. Il a été cofondateur de l’Institut Hexagram (arts et technologies) et directeur du Centre interuniversitaire des arts médiatiques. Son mémoire de maîtrise, « Mettre en scène la lumière » (1982), porte sur l’histoire de l’éclairage au théâtre.

 

Philippe Overy

Philippe Overy rencontre Jean-Pierre Perreault pour la première fois à l’occasion d’un exercice pédagogique qui mènera à la création de Joe (1983, spectacle étudiant). Perreault lui confie alors le volet de la sonorisation de l’œuvre chorégraphique afin de l’enrichir grâce à une musique non conventionnelle qui fait du danseur un instrument musical. Pour ce faire, Overy explore la captation sonore autant par le bas (sous la scène pour capter les pas et leurs vibrations) que par le haut (pour les sons émanant de la bouche des interprètes).

Philippe Overy a participé à divers projets de Jean-Pierre Perreault (Stella, Nuit, Eldorado, Les Lieux-dits, Orénoque et Îles) et poursuivi auprès de lui sa recherche sur la spatialisation sonore. Selon son concept, la bande sonore se composait autant des glissements, sauts sur place, silences et soupirs des danseurs que de leurs mouvements ; le défi a alors été de réaliser des plans de travail techniques pour déterminer l’emplacement des haut-parleurs et des microphones pour permettre une diffusion en plusieurs plans.

 

Ginelle Chagnon

Après dix ans d’études en ballet, Ginelle Chagnon fait ses débuts professionnels aux Grands Ballets canadiens en 1971. Après une courte carrière avec cette compagnie, elle se tourne vers la technique Limon et rejoint rapidement les rangs de la danse contemporaine. Dans les années 1980, elle s’initie au travail de répétitrice auprès des compagnies de répertoire Danse Partout et Montréal Danse. Elle poursuit ses études du corps expressif et en parallèle nourrit sa passion pour la photographie. Elle entretient deux longues associations avec les chorégraphes Jean-Pierre Perreault, à partir de 1993, et Paul-André Fortier, dès 1996. Elle assiste de nombreux interprètes dans leur cheminement professionnel et différents chorégraphes dans leur processus créatif et dans leurs reprises de répertoire, notamment avec Joe en 1994, 1996 et 2004.

Pendant plus de trente ans, Ginelle Chagnon enseigne la technique contemporaine en milieu professionnel, au Canada et à l’étranger. Elle fait également partie de la Faculté de danse contemporaine de l’Université Concordia pendant plus de dix ans. De 2003 à 2014, elle siège, entre autres, au conseil d’administration de la Fondation Jean-Pierre Perreault, alors que cet organisme se réoriente après le décès de son fondateur. Dans sa « vie avec la danse », Ginelle Chagnon s’intéresse très tôt à la documentation de tous les aspects des œuvres chorégraphiques ainsi qu’à l’archive et continue cette exploration en créant les Boîtes chorégraphiques pour la Fondation Jean-Pierre Perreault. À ce jour, elle assiste encore créatrices et créateurs, chorégraphes et interprètes dans leur processus créatif et s’affaire toujours à la documentation et à la préservation d’œuvres chorégraphiques contemporaines. En 2022, elle reçoit le prix Ethel-Bruneau lors de la remise des Prix de la danse de Montréal.

 

Boîte chorégraphique Joe

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