Un nouveau début

Marie-Denise Bettez, danseuse de Mozongi depuis 2019

Quand je pense à Mozongi, l’image qui me vient spontanément est celle d’un arbre avec ses racines dans le sol : toute cette puissance, son ancrage et son renouvellement.

Nyata Nyata m’interpellait avant même que j’aie terminé ma formation professionnelle. J’avais entendu parler du travail de la compagnie à Québec où j’ai fini mes études, en 2013. Parallèlement à mon parcours, j’avais suivi des formations en samba brésilienne, et ce rapport au sol résonnait énormément en moi. La samba et les danses brésiliennes me reconnectaient à mon corps. Je me suis donc informée sur le travail des compagnies qui abordent cette connexion au corps, que j’avais mise de côté durant ma formation professionnelle.

En arrivant à Montréal, j’ai assisté au spectacle Mozongi et j’ai été littéralement subjuguée par la puissance qui liait les danseur·euses sans même qu’iels échangent un regard. J’ai alors envoyé un courriel à Nyata Nyata :

Tout au long de ma formation, je me suis battue avec un certain rapport au corps relié aux standards attendus, alors qu’à Nyata Nyata, mon corps était le bienvenu tel qu’il était. Grâce à Ma Zab et à toute la communauté qui gravite autour d’elle, peu importe ton parcours et d’où tu viens, chacun·e est bienvenu·e pour entrer dans son rythme. Cela se ressent dans Mozongi.

J’ai commencé l’entraînement tous les mardis avec le RYPADA tout en faisant du bénévolat et du ménage. Puis, j’ai intégré quelques projets avec des danseur·euses de la compagnie. Enfin, j’ai commencé à répéter Mozongi en tant qu’apprentie. C’est un travail de longue haleine qui allait prendre plusieurs mois ou années et j’étais définitivement prête à ça.

Ma partie préférée, c’est la fin, pour tout ce qu’elle comporte de liens et d’énergie : ce final représente pour moi un nouveau début, c’est beaucoup d’accomplissement, car on vient de danser pendant cinquante minutes. Nous sommes ensemble dans nos motifs respectifs à réaliser le chemin emprunté et toutes les dimensions explorées.

Cette oeuvre représente pour moi le commencement.

Mozongi me permet d’entrer en contact avec qui je suis, dans mon corps, avec mon énergie, ma force, ma puissance. Mozongi est un passage.

 

Marie-Denise Bettez. Photo : Carson Asmundson, 2024

 

 

Boîte chorégraphique Mozongi

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