Programmation de la journée
Pour s’éloigner de la formule hiérarchique d’une journée de réflexion traditionnelle avec conférenciers·ères sur scène et spectateurs·trices dans la salle, nous mettrons en place une proposition plus participative, sollicitant les points de vue pluriels sur la notion d’auteur·e.
En après-midi, nous échangerons autour d’une grande table et les interventions se déploieront de façon circulaire et animée, un peu à la manière d’un banquet où les convives sont invité·e·s à s’exprimer. Nous encouragerons vivement le public à prendre part aux discussions afin que quiconque participe à la journée en devienne en quelque sorte aussi l’auteur·e.
EN MATINÉE : L’AUTEUR·E EN DANSE / PLURALITÉ DE LA NOTION
Comment le milieu de la danse s’est-il structuré et quels rôles, quelle autorité a t-il délégué à ses différent·e·s acteurs et actrices? Regards pluriels sur la notion d’auteur·e à l’aune de différentes cultures.
- 10h : Ouverture de la journée : Mot de bienvenue
- 10h10 : Table ronde : Pluralité de la notion d’auteur·e en danse
- Georges Azzaria, juriste et directeur de l’École d’art de l’Université Laval : La notion juridique d’auteur·e en arts vivants
- Rhodnie Désir, chorégraphe, directrice artistique, productrice exécutive du projet BOW’T TRAIL : L’auteure en danse et le BOW’T TRAIL
- Hervé Guay, professeur d’études théâtrales à l’UQTR : Changements constants dans les configurations auctoriales en arts vivants et non-inclusion dans les programmes
- Catherine Lavoie-Marcus, chorégraphe et chercheure : À qui appartient ce ballet? Le régime auctorial à l’épreuve de la loi : le cas Cosmopolitana (1862)
- Nayla Naoufal, critique et chercheure: Autour de Gift of Stone, première longue œuvre de la chorégraphe sámie norvégienne Katarina Skår Lisa qui bouleverse la notion d’auteur·e
- Animation : Lise Gagnon, directrice de la FJPP
- 11h35 : Table ronde : Comment forme-t-on des artistes de la danse au Québec? Où il sera question de la formation des interprètes et des chorégraphes, du choix de leur identité et de la valorisation de leur rôle respectif.
- Johanna Bienaise, professeure au Département de danse de l’UQAM
- Lucie Boissinot, directrice de l’École de danse contemporaine de Montréal (EDCM)
- Silvy Panet-Raymond, professeure et directrice du Département de danse contemporaine, Université Concordia
- Jamie Wright, enseignante en danse
- Animation : Hélène Duval, professeure au Département de danse de l’UQAM
EN APRÈS-MIDI : L’AUTEUR·E EN DANSE / PLURALITÉ DES EXPÉRIENCES
Plusieurs invité·e·s qui s’intéressent aux questions d’auctorialité en danse font part de leurs réflexions et expériences.
- 13h45: Mélanie Demers, auteure de Danse Mutante, présente brièvement ce projet et les enjeux que celui-ci a soulevés autour de la notion d’auteur.
- 14h : Collaborations, co-création: Les contrats et la notion d’auteur·e : que fixent-ils?
- Mélanie Demers, chorégraphe pour Danse Mutante
- Katya Montaignac, chorégraphe, dramaturge, directrice artistique pour des projets collaboratifs de la 2e Porte à Gauche
- Animation : Georges Azzaria, juriste et directeur de l’École d’art de l’Université Laval
- 14h45 : Implication des interprètes dans la création en danse : question de la co-création. Qu’en pensent-ils, qu’en pensent-elles?
- Francis Ducharme, interprète de Danse Mutante et comédien
- Marie Claire Forté, interprète et chorégraphe
- Barbara Kaneratonni Diabo, interprète et chorégraphe
- Animation : Anne Thériault, interprète et chorégraphe
- 16h15 : Rôle du, de la dramaturge et regards sur l’auteur·e d’une œuvre
- Sophie Michaud, conseillère artistique et directrice des répétitions
- Katya Montaignac, chorégraphe et dramaturge
- Angélique Willkie, professeure au Département de danse contemporaine, Université Concordia, dramaturge pour Danse Mutante
- Animation : Danièle Desnoyers, chorégraphe, professeure et directrice du Département de danse de l’UQAM
- 17h : La notion d’auteur·e en danse : comment la nommer, comment la décliner?
- Regards sur la journée et discussion ouverte
L’auteur·e en danse : Pluralité des expériences
Vendredi 18 octobre 2019
Atrium du Conseil des arts de Montréal
1210 rue Sherbrooke Est, Montréal
Biographie des invité·e·s (par ordre d’intervention)
Georges Azzaria
Professeur de droit à l’Université Laval de 2001 à 2017, ses recherches ont porté sur les rapports entre l’art et le droit d’auteur, sur le statut socio-économique des artistes, sur les technologies numériques ainsi que sur la méthodologie juridique. Depuis 2017, Georges Azzaria est le directeur de l’École d’art de l’Université Laval.
Rhodnie Désir
Femme d’affaires culturelles, chorégraphe, directrice artistique et oratrice charismatique, Rhodnie Désir est une voix contemporaine s’ancrant dans l’ancestralité africaine (Centrale, Ouest) et afrodescendantes. Elle fait raisonner et résonner l’expression des peuples qu’elle rencontre par ses neuf œuvres chorégraphiques (RD Créations) et ses plus de 2200 actions culturelles jeunesse (cie DÊZAM). Ces créations posent un regard socialement engagé et politiquement raffiné qui tisse un pont vif entre les mémoires collectives du passé et l’actualité. En 2015, son œuvre phare BOW’T (Canada, Étas-Unis, Burkina Faso) donne naissance au projet pionnier-international-chorégraphique-documentaire BOW’T TRAIL (Radio-Canada/ARTV) et la mène en Martinique, en Haïti, au Brésil, au Mexique, au Canada et aux États-Unis ; en plus d’être l’unique projet en Amérique du Nord à être invitée à participer à la Programmation Culturelle Francophone des JO2016 (Brésil). Lauréate d’un des Grands Prix Lys de la Diversité 2016 et présidente du MAI (Montréal, arts interculturels), elle est aussi conférencière (ex : CEGEPS, universités, UNESCO, Sommet des Amériques pour la Culture) et chroniqueuse culturelle.
Hervé Guay
Hervé Guay enseigne au Département de lettres et communication sociale de l’Université du Québec à Trois-Rivières. Ses recherches touchent l’histoire culturelle québécoise, les discours sur le théâtre, l’esthétique scénique, le numérique dans les arts vivants et les pratiques du spectateur. Président de la Société québécoise d’études théâtrales de 2011 à 2015, il a fondé le Laboratoire de recherche sur les publics de la culture de l’UQTR et codirige la revue Tangence ainsi que le Centre de recherche interuniversitaire sur la littérature et la culture québécoises.
Catherine Lavoie-Marcus
Catherine Lavoie-Marcus est une artiste interdisciplinaire basée à Montréal. Depuis 2009, elle présente des créations et des recherches chorégraphiques au Québec et à l’étranger. Elle publie des zines et réflexions théoriques sous la forme d’articles et d’essais et tient une chronique d’écriture libre à la revue esse arts + opinions. Catherine détient un doctorat en études et pratiques des arts de l’Université du Québec à Montréal. Elle est présentement chercheuse associée au Amsterdam School for Cultural Analysis (ASCA).
Nayla Naoufal
Née à Beyrouth, Nayla Naoufal œuvre en tant que journaliste en danse, chercheure en humanités environnementales et travailleuse culturelle. Elle écrit notamment pour le Devoir et Esse arts + opinions. Elle est membre associée du Centre de recherche en éducation et formation relatives à l’environnement et à l’écocitoyenneté à l’UQAM. Nayla s’intéresse particulièrement aux questions de droits de la nature et de justice environnementale et suit de près les démarches de chorégraphes travaillant avec les épistémologies autochtones, la décolonialité ou les questions écologiques. Sa présentation prend appui sur une collaboration et un dialogue de longue durée avec la chorégraphe norvégienne sámie Katarina Skår Lisa, commencée pendant son séjour récent de deux ans et demi en Norvège.
Johanna Bienaise
Johanna Bienaise est professeure au Département de danse de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) depuis juin 2012 et responsable du Groupe de Recherche Interdisciplinaire en Arts Vivants (GRIAV) depuis 2015. Détentrice d’un Doctorat en études et pratiques des arts, ses recherches portent sur le travail de l’interprète en danse contemporaine, sur la formation pré-professionnelle en danse et sur les méthodologies de recherche-création.
Lucie Boissinot
Lucie Boissinot œuvre dans le milieu de la danse contemporaine depuis quelque 40 ans. Interprète recherchée et chorégraphe émouvante, elle a collaboré à la création d’un grand nombre de projets chorégraphiques canadiens. Chemin faisant, elle a débuté sa carrière d’enseignante à l’âge de 25 ans. Elle agit à titre de directrice artistique et des études de l’École de danse contemporaine de Montréal, depuis 2005. En 1985, elle se mérite le Prix Jacqueline-Lemieux du Conseil des arts du Canada. Elle a joué un rôle actif au sein du Conseil des arts de la ville de Montréal de 2006 à 2012 et siégé au Conseil d’administration du Regroupement québécois de la danse de 2012 à 2016.
Silvy Panet-Raymond
Artiste interdisciplinaire en danse, vidéo, performance, écriture et formes hybrides. Cofondatrice de Tangente, laboratoire de mouvements contemporains et du collectif international in situ Art Nature. Professeure titulaire au département de danse contemporaine, faculté des beaux-arts de l’Université Concordia, elle enseigne la chorégraphie et le processus créatif et est actuellement directrice du programme.
Jamie Wright
Jamie obtient son baccalauréat en danse en 1997 à l’université York. Elle participe à la création et la performance de quatre oeuvres de compagnie Flak/José Navas entre 2002 et 2008, et par la suite entame des collaborations en tant qu’interprète avec Ginette Laurin, Estelle Clareton, Dana Gingras, et Caroline Gravel, entre autres. Depuis 2007, elle maintient une étroite collaboration avec Frédérick Gravel. Jamie enseigne aux professionels depuis 2003 et se retrouve parmi le corps professoral de l’EDCM depuis 2006. Elle s’intéresse à une actualisation de l’enseignement en danse, une transmission qui reflète la réalité des modes de recherche et création actuelles. Elle est co-présidente du CA du Regroupement québecois de la danse depuis 2017.
Hélène Duval
Hélène Duval, Ph.D est professeure au Département de danse de l’UQAM depuis 2005, et enseigne au sein de programmes de 1er et 2e cycles. Elle est chercheuse associée du Centre de recherche interuniversitaire sur la formation et la profession enseignante (CRIFPE) et membre de la Chaire pour le développement de pratiques innovantes en arts, culture et mieux-être. Elle croise les concepts d’identité professionnelle, de réflexivité, de création et de pédagogie inclusive dans des dispositifs de recherche et de formation. Actuellement, elle est engagée dans trois études financées (FRQS-CRSH) portant sur l’éducation artistique notamment sur la danse comme moyen d’inclusion scolaire et sociale.
Mélanie Demers
Artiste multiplateforme, Mélanie Demers allie dans sa démarche danse, théâtre et arts visuels. Après 10 ans comme interprète avec O Vertigo, elle fonde la compagnie MAYDAY en 2007 et y explore le lien puissant liant le poétique et le politique. C’est dans cette perspective qu’elle bâtit son œuvre, de la pièce Les Angles Morts à Danse Mutante en passant par Animal Triste. Pour WOULD, Mélanie Demers reçoit le prestigieux Prix du CALQ pour la meilleure œuvre chorégraphique dans le cadre des Prix de la danse de Montréal 2015. À ce jour, la chorégraphe a présenté ses œuvres dans une quarantaine de villes en Europe, en Amérique, en Afrique et en Asie.
Katya Montaignac
Artiste, dramaturge et commissaire, Katya Montaignac crée des « objets dansants non identifiés », notamment avec La 2e Porte à Gauche. Fédérateur, son travail suscite des collaborations inattendues, à travers la mise en jeu d’une diversité de corps et de voix. Dramaturge, elle a collaboré entre autres avec Frédérick Gravel, Marie Béland, Milan Gervais, Nicolas Cantin et Karine Ledoyen. Docteure en Études et pratiques des arts, elle anime des formations pour le RQD dans le but d’élargir le regard sur la danse. Avec Sophie Corriveau, elle a créé en 2016 l’événement Nous (ne) sommes (pas) tous des danseurs.
Francis Ducharme
Diplômé en interprétation de l’Option Théâtre du Collège Lionel-Groulx à Sainte-Thérèse, Francis Ducharme entame une carrière sur trois fronts: théâtre, cinéma et danse. Depuis sa sortie de l’école, il a joué dans une vingtaine de productions théâtrales. Artiste iconoclaste, on a pu le voir marquer les œuvres du chorégraphe québécois Dave St-Pierre. Il a travaillé pour le chorégraphe belge Sidi Larbi Cherkaoui et Damien Jalet. Il danse également pour le Grouped’ArtGravel dirigé par Frédérick Gravel, pour Mélanie Demers et Clara Furey. Il a collabore aussi avec la chorégraphe Catherine Gaudet.
Marie Claire Forté
Marie Claire Forté est animée par le potentiel relationnel, expérientiel et expérimental de la danse. Chorégraphe et danseuse, elle mène ses propres projets et travaille cette saison avec Louise Bédard, Aurélie Pédron et Martin Bélanger. Elle a été interprète en résidence à l’Agora de la danse de 2017-2019. En 2016, elle réalise le projet d’exposition et la publication bilingue – I’d rather something ambiguous. Mais précis à la fois. avec son amie Sophie Bélair Clément à la galerie Leonard & Bina Ellen. Elle a dansé quatre saisons pour le défunt Groupe Lab de danse (Ottawa) où elle s’entrainait auprès de Peter Boneham. Parallèlement et conjointement à sa pratique artistique, Marie Claire traduit, écrit et enseigne la danse.
Barbara Kaneratonni Diabo
Barbara Kaneratonni Diabo est originaire de la Nation Mohawk de Kahnawake et vit aujourd’hui à Montreal. Danseuse professionnelle et chorégraphe depuis plus 25 ans, elle se spécialise dans la danse autochtone traditionnelle et contemporaine, notamment l’art de la danse indigène du cerceau. C’est avec une grande fierté qu’elle partage régulièrement sa culture et donne des spectacles un peu partout au Canada et à l’échelle internationale. Elle a enseigné à des enfants et des adultes, à travers la danse, la musique, les contes et des atelier interactifs. Son but est d’inspirer, d’encourager la fierté culturelle, d’élever l’esprit et de développer l’enseignement et la communication.
Anne Thériault
Chorégraphe et interprète singulière, Anne Thériault tisse depuis dix ans des collaborations avec des artistes d’horizons multiples : avec le compositeur Martin Messier, elle cosigne Derrière le rideau, il fait peut-être nuit et Con grazia ; avec l’artiste visuelle Julie Favreau, la performance Doux ; et avec la compagnie BOP, Quatuor pour la fin du temps aux côtés de Karina Champoux, Frédéric Tavernini et Dave St-Pierre. Elle approche également le théâtre à l’occasion d’Ainsi parlait… de Frédérick Gravel et Étienne Lepage et de La Fureur de ce que je pense de Marie Brassard. Sa nouvelle création, Récital, a été présentée au Festival TransAmériques en 2018.
Sophie Michaud
Sophie M. est spécialisée dans l’accompagnement des processus de création en danse contemporaine. Depuis trente ans, en tant que directrice des répétitions, assistante à la chorégraphie et conseillère à la dramaturgie, elle évolue auprès de créateurs émergeants et d’artistes établis. À titre de chercheure, elle s’intéresse au phénomène de la perception chez le regardant en danse et à ses modalités de communication. En parallèle à son travail en studio, elle agit à titre de formatrice au Regroupement Québécois de la danse et coordonne, et depuis les années 90, elle coordonne et anime diverses activités de médiatrice artistique.
Angélique Willkie
Performeuse, chanteuse, pédagogue et dramaturge, Angélique Willkie termine un Master en Economie à l’Université de McGill avant de commencer sa formation de danse à la School of Toronto Dance Theatre. Elle poursuit sa carrière en Europe pendant plus de 25 ans où elle travaille avec entre autres Alain Platel, Sidi Larbi Cherkaoui, Jan Lauwers / Needcompany, et comme chanteuse avec le groupe de musique du monde, Zap Mama. Dramaturge oeuvrant dans les milieux de danse et de cirque, Angélique est également professeure dans le Département de danse de l’Université Concordia à Montréal.
Danièle Desnoyers
Figure majeure de la danse québécoise, Danièle Desnoyers fonde en 1989 Le Carré des Lombes, compagnie au sein de laquelle elle signe plus d’une vingtaine de créations marquantes qui seront diffusées au Canada, aux États-Unis, en Europe et en Asie. Son répertoire (Discordantia, Concerto grosso pour corps et surface métallique, Duos pour corps et instruments, Là où je vis, Dévorer le ciel, Paradoxe Mélodie, Unfold|7 perspectives, etc.) témoigne d’une vision s’appuyant sur les résonances interdisciplinaires entre le mouvement, la pluralité de la musique et les arts visuels. La chorégraphe a aussi créé une dizaine d’œuvres de commande pour des compagnies canadiennes et étrangères. Avec Le Carré des Lombes, elle a été accueillie en résidence à de multiples reprises, au Québec et à l’étranger, en plus de recevoir le soutien de nombreux coproducteurs. Artiste engagée et pédagogue, elle est aujourd’hui directrice du Département de danse de l’Université du Québec à Montréal où elle a reçu la plus grande partie de sa formation professionnelle.