Ta toum !… Le son du tambour résonne. Solennel. D’abord lentement, tel un rituel. Ta toum !… Les tambourinaires se synchronisent pour frapper ensemble deux coups d’une seule main. Dans le silence qui s’installe, le son résonne. Ils reprennent la séquence qui se développe à deux mains. Ta toum !… Toum ! Ti ti ! Silence. Avant même que les danseur·euses entrent en scène, la musique circule dans l’espace et prend littéralement corps. Ta toum !… Le rythme retentit sur le plateau telle une incantation. Ta toum !… Plongée introspective dans notre imaginaire. Ta toum !… Toum ! Ti ti ! Progressivement, les percussionnistes accélèrent la cadence et la musique emplit l’espace. Ta toum ! Ta !… Tiki tiki tiki ! Taka tiki ta !… Le tambour appelle. Les battements résonnent dans nos corps de spectateur·rices et activent la mémoire. Tiki tiki tiki !… Taka tiki ta ! Nos tempes vibrent comme la peau tendue du tambour. Ta toum !… Pulsations cardiaques. Pulsion de vie. Ta toum !… Une résonance qui nous ancre dans l’instant. Ta toum !… Toum ! Ti ti ! Plusieurs chorégraphies de Zab Maboungou débutent ainsi. Le tambour figure l’espace, explique Zab Maboungou en répétition : « [il] installe le temps, qui nous sommes et la valeur des choses. » Central, il est à la fois corps, média, temps, espace et mouvement. Il situe, partage et réunit. Il nous connecte les un·es aux autres dans un acte de régénération incessant.