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Territoires Partagés – interview with Miriam Ginestier and Ornella Calisti

Author
Johanna Bienaise
Published
March 26, 2021

In this series


Entrevue avec Miriam Ginestier et Ornella Calisti

Par Johanna Bienaise

Pour Territoires Partagés – Mars 2019

 

Le Studio 303 est une institution montréalaise qui œuvre depuis près de 30 ans dans et pour le milieu artistique. Avec une impressionnante programmation d’une quarantaine d’ateliers par année, c’est un lieu de ressourcement, de création et de rencontres qui a à cœur la recherche et l’expérimentation, l’interdisciplinarité, l’inclusion et la réflexion critique. Je suis allée à la rencontre de Miriam Ginestier et d’Ornella Calisti qui nous parlent, dans cette entrevue, des ateliers professionnels offerts comme soutien aux artistes.

 

Johanna (J) : Qu’est-ce que le studio 303?

Miriam (M): C’est un centre voué au développement des pratiques indisciplinées en danse contemporaine. Nous avons trois mandats : le soutien à la création via des résidences, le développement professionnel via plusieurs programmes dont nos ateliers professionnels, et la diffusion, mais en tant que service aux artistes.

Ornella (O) : On a envie d’être comme une maison pour les artistes indépendants pour qu’ils mènent leurs projets. Le développement professionnel se fait par des ateliers, par des opportunités de rencontres avec des diffuseurs (mais de façon plus détendue et informelle), ou encore par un soutien que l’on peut offrir individuellement aux artistes et à la communauté pour leur demande de subvention ou leur projet.

: Comment s’inscrit la programmation des ateliers dans vos activités?

: C’est le cœur de nos activités, ce qui amène une multitudes d’artistes à nos portes tous les jours. C’est aussi ce qui nous permet d’avoir une programmation très diversifiée. On a une quarantaine d’ateliers par année. Chacun dure une semaine. On ne les voit pas nécessairement comme une formation pour les artistes mais plutôt comme un soutien au développement professionnel. Ce sont des ateliers menés par des artistes, ce qui nous semble important car cela leur apporte une autre source de revenus et une autre façon de partager leur pratique. Nous croyons important de contribuer au développement des carrières d’enseignants. On mise beaucoup là-dessus. On a également beaucoup de partenariats quand on organise les ateliers pour essayer de maximiser les opportunités d’activités des artistes, surtout ceux qui viennent d’ailleurs.

O : Oui, par exemple, un artiste qui va venir enseigner au Studio 303 peut ensuite aller enseigner à l’Artère à Québec, puis au Love-In à Toronto. Il peut aussi venir dans le cadre d’une tournée où il va venir faire des performances à Montréal, à Ottawa, ou ailleurs. On essaie de rendre son expérience plus riche, qu’il puisse non pas seulement rencontrer un public s’il vient pour performer mais aussi rencontrer d’autres artistes. Des fois ça mène à des projets conjoints ou à des rencontres qui peuvent être intéressantes, même des années plus tard. On ne peut pas savoir mais c’est toujours intéressant.

J : D’où viennent les artistes que vous programmez?

O : Sur une quarantaine d’ateliers, on a une dizaine d’artistes qui viennent de l’international. Dans ce groupe, il y en a certains que nous réinvitons d’une année sur l’autre ou plus régulièrement. Certains ne viendront juste qu’une fois car on avait une belle occasion de les accueillir. Il y avait comme un concours de circonstances. Sinon, sur la trentaine d’artistes locaux, il y a toujours une part de nouveaux et nouvelles et une part avec qui on a bâti une relation au fil des années.

J : Comment procédez-vous pour choisir les ateliers?

O : Nous avons un comité d’artistes avec lequel nous travaillons et qui change chaque année. Sur ce comité, nous essayons d’inviter au moins une personne qui enseigne et une personne qui participe beaucoup aux ateliers. Et il y a Miriam, Kim-Sanh Châu (codirectrice artistique et générale) et moi, de l’équipe du Studio 303. Nous avons un appel de dossier qui est ouvert à l’année pour les enseignants. Ils peuvent donc appliquer quand ils le souhaitent et nous, nous regardons les propositions autour du mois d’octobre, à l’automne. Nous planifions la programmation toujours une bonne année et demi d’avance. C’est quand même un délai assez long. Pour faire notre sélection, nous regardons également les commentaires que nous avons reçus des participants aux ateliers. En effet, nous demandons toujours aux gens qui prennent les ateliers de nous noter leurs recommandations. Nous les analysons, les priorisons.  Celles qui reviennent souvent nous montrent qu’il y a vraiment un intérêt pour une pratique en particulier. Enfin, nous demandons aussi aux membres du comité de nous faire leurs propres recommandations. Pour cela, nous cherchons toujours à avoir sur le comité des artistes qui vont aller dans des festivals prendre des cours eux-mêmes, que ce soit Impulstanz, en Europe ou ailleurs. Cela nous donne le pouls de ce qui se passe, ce qui est trendy, ou juste de quoi les gens ont besoin ou envie. Dans les propositions faites par le comité, il y a aussi des coups de cœur des artistes qui sont là. C’est toujours intéressant alors de comprendre plus particulièrement pourquoi un atelier a marqué un artiste. Pendant la réunion du comité, nous essayons d’arriver le plus possible avec des consensus sur des nouvelles personnes à inviter. Et après, avec Miriam, nous nous installons pour regarder la liste de tous les artistes qui sont déjà venus au studio depuis des années. Nous essayons d’avoir un équilibre entre les disciplines artistiques, et, là, c’est assez laborieux.

M : Effectivement, nous cherchons à avoir un équilibre dans la programmation avec un certain nombre de priorités nommées ou non. Par exemple, nous essayons depuis quelques années d’avoir au moins deux ateliers menés par des artistes autochtones. Aussi, nous avons remarqué que, même s’il y avait une diversité, il n’y avait pas beaucoup d’artistes noirs. Nous nous assurons donc maintenant qu’il y en ait au moins deux par année. Ensuite, l’équilibre doit se faire entre les disciplines, entre les pratiques, entre les types d’outils offerts, entre plein de choses en fait.

Faire la programmation est une tâche qui serait impossible de faire basée sur une formule. Ça demande de l’intuition, un feeling et aussi une envie de rassembler les morceaux du puzzle. Au Studio 303, les membres de l’équipe participent aussi à certains ateliers ce qui est une façon précieuse de sentir ce qui se passe.

: Quelles sont les disciplines qui sont présentes?

O : Dans le grand vaste champ de la danse contemporaine, nous avons des ateliers somatiques, comme par exemple cette année l’atelier donné par Linda Rabin.

M : Oui, plusieurs types de pratiques somatiques peuvent être abordées, mais souvent associées aussi à d’autres pratiques. Je pense, entre autres, à Brigitta Winkler qui est certifiée en Body Mind Centering, qui a fait du Mouvement authentique mais qui est aussi praticienne de Tango Argentin depuis peut-être 30 ans. Nous avons vraiment des gens qui font des ateliers ici qu’ils ne feraient pas ailleurs. Et ça c’est intéressant. Nous avons aussi beaucoup d’ateliers à saveur politique.

O : Sinon, nous pouvons aussi avoir des ateliers d’Axis Syllabus, de Butoh, ou encore de cirque… mais un cirque qui sera toujours axé vers des artistes de toutes disciplines. Nous avons par exemple invité Andréane Leclerc à développer spécialement pour le Studio 303 un atelier de contorsion pour tous. Sinon on a des ateliers qui touchent à la voix et au mouvement, à la performance, à l’interprétation, au jeu,..

J : Qui vient prendre des cours au Studio 303 ?

O : C’est assez varié. Nous avons un bon bassin de participants qui viennent de la danse contemporaine, avec ou sans formation professionnelle. Nous avons aussi du monde qui vient des arts visuels, de la performance. Et, enfin, je dirais, dans une plus petite proportion, des artistes de théâtre qui s’intéressent au mouvement et des artistes du cirque expérimental.

: Nous avons également énormément d’artistes indisciplinés qui ne se définissent pas à travers une discipline. Ça dépend de l’atelier, bien sûr. C’est très diversifié. Mais ce qui nous démarque c’est que nos ateliers ne visent pas les interprètes, mais plutôt les créateurs au sens large. Aussi, on nomme toujours quand c’est un atelier qui demande d’avoir une technique avancée. C’est plutôt rare car la plupart de nos ateliers sont pour tous les artistes de la scène, notre objectif étant qu’ils se rencontrent. Les artistes eux-mêmes veulent également se rencontrer, travailler ensemble. Il y a une préoccupation d’inclusion aussi.

J : Suite aux commentaires et recommandations émises par les participants aux ateliers, que retenez-vous de leurs besoins, de leurs envies?

M : Dans les commentaires, nous sentons vraiment qu’ils ont quelque chose ici qu’ils n’ont pas ailleurs, qu’ils ont des discussions approfondies, qu’il y a un sentiment d’appartenance aussi et de bienvenue.

O :  Ce qu’ils semblent chercher, même si c’est difficile de généraliser, ce serait une approche d’introspection qui va vers une approche somatique. Ce serait la capacité de se donner du temps pour plonger en eux-mêmes. Je pense que c’est ce que notre format d’ateliers leur permet, car ce sont des séances du 3h qui diffèrent d’une classe technique plus courte. Ces sont aussi des ateliers qui se développent principalement sur cinq jours. Il y a quelque chose de l’ordre de se donner du temps, pour soi et pour plonger dans sa recherche, savoir où l’en on est dans sa création ou son interprétation.

: Souvent les participants nous disent qu’ils souhaiteraient 2 semaines, de 9h à 5h!

O : En fait, ils ne pourront pas!

: Mais on sent qu’il y a cette envie de retraite, de profondeur.

: Comment vous vous situez dans l’écosystème des organismes en danse à Montréal?

M : C’est sûr que nous avons conscience du paysage, et on se parle entre organismes. Mais je pense qu’une chose, entre autres, nous distingue des autres organismes qui programment des classes comme le RQD ou Circuit-Est, c’est qu’au moins un quart de nos ateliers sont indépendants, c’est à dire pas soutenus par Emploi-Québec. Avant que ce soutien apparaisse, nous faisions de toute façon une programmation annuelle, basée sur un système de partage des recettes. Nous demeurons très conscients et soucieux de l’équité entre les enseignants soutenus et ceux qui ne le sont pas, et nous prenons cela en compte quand on établit les tarifs et les cachets. Ça se peut que nos cachets soient un peu plus bas, et que les tarifs soient un peu plus élevés qu’ailleurs mais c’est pour garder une certaine équité. Nous ne voulons pas écraser la possibilité de s’autoproduire en tant qu’enseignant. Et je dirais que la seule mauvaise chose qui est venue avec l’aide d’Emploi-Québec, c’est que, maintenant, c’est plus difficile de s’autoproduire comme enseignant, d’être concurrentiel vis-à-vis des ateliers subventionnés.

O : Par rapport à l’écosystème montréalais, je pense qu’on a aussi notre couleur, ce qui fait en sorte que notre programmation est complémentaire avec celle des autres. Je suis toujours très excitée de voir la programmation des autres à la rentrée et de savoir que les artistes montréalais vont avoir accès à autant de diversité et d’approches. C’est nourrissant pour nous aussi parce que l’on peut constater comment nos programmations mutuelles peuvent s’influencer d’une année sur l’autre ou comment une pratique en particulier semble susciter un engouement général.

M : C’est sûr qu’il peut y avoir une intersection entre les programmations du RQD, de Circuit-Est et du Studio 303 mais c’est rarement problématique. De temps en temps, il se peut qu’il y ait aux trois endroits en même temps, trois offres qui peuvent rejoindre un peu le même public. C’est dommage quand ça arrive car c’est sûr que l’on n’a alors pas assez de monde, ni les uns ni les autres.

J : Pouvez-vous nommer deux ateliers chacune que vous trouvez particulièrement intéressants dans votre programmation?

O : Cette année, on a organisé avec Playwrights’ Workshop un atelier de dramaturgie interdisciplinaire dans lequel on a invité trois dramaturges, Kathy Casey de Montréal Danse, Dana Dugan qui fait du cirque expérimental, et Sarah Elkashef qui travaille en théâtre, à développer un laboratoire afin d’explorer la dramaturgie avec des participants. C’était la première fois qu’elles se rencontraient. L’idée était de mettre le doigt sur ce que peut être une pratique de dramaturgie parce qu’en fait c’est quelque chose de très difficile à définir, même pour les gens qui en font. Nous voulions essayer de démystifier cette pratique et d’amener des gens qui travaillent sur des projets interdisciplinaires à élargir leur point de vue sur quel(s) rôle(s) ils pourraient tenir en tant que dramaturge. La conception de cet atelier était notre initiative, notre aventure de l’année, afin de proposer le développement de nouvelles compétences pour les artistes. Auparavant, nous avions offert l’atelier avec Kathy Casey et seulement des chorégraphes l’avaient suivi. Cette année, c’était vraiment plus interdisciplinaire.

: C’est sûr que nous sommes fières des ateliers qui sont nait de notre initiative. Un autre exemple pourrait être celui de l’atelier donné par Paul Chambers qui enseigne depuis au moins 5 ans une introduction aux éclairages pour les créateurs, pour mieux imaginer et communiquer leurs besoins avec un directeur technique ou des concepteurs. Nous sommes d’autant plus fières que cet atelier est maintenant offert à l’Université Concordia sur une base régulière.

Un autre atelier dont j’aimerais parler est le « Teacher’s Lab » (Forum pour éducateurs du mouvement) qui a été initié par Kelly Keenan. Celui-ci permet d’aller en profondeur sur un sujet spécifique, avec le point de vue de 4 ou 5 enseignants différents. C’est une belle occasion d’échanges entre artistes qui ont aussi une pratique d’enseignement.

O : Nous avons aussi accueilli il y a deux semaines, Victoria Hunt, qui a proposé un atelier de Body Weather, une pratique qui peut se comparer à celle du Butoh dont elle s’inspire. Elle a eu une vingtaine de personnes dans l’atelier et je pense que ça a été vraiment riche comme expérience. Ce n’est pas une technique avec laquelle on est très familier ici mais c’est une façon courante d’enseigner la danse contemporaine en Nouvelle Zélande. Dans l’atelier, il y avait des artistes qui participent d’habitude aux ateliers de Butoh et également des artistes de danse contemporaine. Il y avait également des artistes autochtones parce que Victoria Hunt est une artiste des premières nations Maori.

J : À ce sujet, quels artistes autochtones ont été invités cette année et quels ateliers proposent-ils?

M : Cette année, il y avait donc Victoria Hunt mais aussi Jacob Boehme. Il est chorégraphe mais a également une pratique d’écriture. Il a une démarche très militante vis-à-vis de son identité aborigène mais aussi séropositif. Il mélange toutes ces choses ensemble et c’est très intéressant. Victoria et Jacob sont venus deux semaines de suite. Ce n’était pas un hasard : les deux faisaient un spectacle au Centre National des Arts à Ottawa dans un évènement consacré aux artistes des Premières Nations. Lors de ces deux semaines, nous avons également fait un échange avec Sila, un organisme pour artistes au Groenland. Nous avons ainsi reçu deux artistes Inuit qui sont venus pour suivre ces ateliers. Nous aimons bien essayer de voir comment on peut rassembler des communautés. Puisque, lors de ces deux semaines, nous avions des artistes Inuit et des artistes basés en Australie et Nouvelle Zélande, nous avons décidé de concevoir un évènement sur deux semaines, très informel, que nous avons appelé Accross Oceans, d’un Océan à l’autre. Nous avons invité la communauté de danse autochtone à venir pour deux repas/rencontres. Les artistes Inuits étaient en résidence et ils ont fait un partage à la fin. Similairement à ça, nous avons aussi le Queer Performance Camp, annuellement. L’idée est de concentrer un certain nombres d’ateliers dans une période intensive pour essayer de nourrir une communauté particulière.

J : Le Studio 303 va avoir 30 ans. Quelle évolution avez-vous vu dans les propositions d’ateliers depuis 10 ans par exemple?

M : Je dirais qu’il y a eu une évolution vis-à-vis des ateliers qui ont été développés sur l’initiative du Studio 303. Il y a 10 ans, nous ne faisions pas cela. C’était toujours des ateliers qu’on nous proposait. Nous avons donc pris un rôle plus actif dans l’idéation de la programmation.

O : Je n’étais pas là il y a 10 ans mais j’ai l’impression qu’il y a des choses plus politiques qu’avant. J’ai l’impression qu’on s’intéresse beaucoup à ce que représente le corps sur scène. Beaucoup d’artistes dans nos ateliers s’interrogent : qu’est-ce que ce que je mets en scène et quelles sont les représentations historiques, sociales, culturelles qui y sont associées? Est-ce que c’est approprié? À quoi je m’autorise en tant qu’artiste? Qu’est-ce qui était acquis qui ne l’est peut-être plus? … ». Peut-être qu’on touche plus à ces enjeux sensibles… plusieurs de nos ateliers parlent de consentement…

M : … et de relations de pouvoir. Je pense que c’est aussi parce que, depuis les 10 dernières années, la programmation se fait en collaboration avec un comité. Avant, je faisais ça toute seule. Maintenant, il y a beaucoup de voix et Ornella a vraiment pris le leadership de ça. Les discussions en groupe permettent d’élargir nos réflexions. Notre clientèle comprend un peu plus d’anglophone que celles du RQD et Circuit-Est. L’aspect politique ne vient pas juste du milieu anglophone mais ce sont des enjeux qui semblent préoccuper la communauté de danse anglophone depuis un peu plus longtemps.

: Quels sont vos projets pour la suite?

O : Pour l’année prochaine, nous avons un nouveau projet qui a été pensé par le comité. Nous allons produire un petit guide d’accueil pour les enseignants, qui proposerait des petites marches à suivre sur l’accueil des participants dans le studio. Nous avons des espaces un peu atypiques. Nous avons des toilettes dans le corridor. Il y a une toilette accessible. Il y a des petites choses à savoir et, si c’est la première fois que tu viens, ça peut être un peu désarmant. Ce petit guide pourrait porter sur l’accessibilité, sur les questions de genre et d’appropriation culturelle, ou encore sur le toucher de l’autre dans la classe. Qu’est-ce qu’on s’autorise? Qu’est-ce qu’on ne s’autorise pas comme groupe? Les enseignants pourraient faire ce petit check in principalement en début de classe, ce que beaucoup font déjà. Mais nous avons trouvé que c’était peut-être important de prendre le temps de le nommer. Nous ne voulons pas le voir comme un outil autoritaire, mais, plutôt, comme un outil positif qui favorise l’inclusion et le consentement.

 

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